4 saisons au parc oriental

« Quatre saisons au parc »

« Je fréquente à chaque saison le parc Oriental et mes émotions sont si différentes ! J’ai mémoire de m’y trouver foulant d’ ocres et fauves tapis de feuilles à l’automne , d’y œuvrer sous une fine neige, ou encore d’y entendre craquer les bambous des structures qui se dorent et sèchent sous le soleil de l’été .
Le parc ouvre aux visiteurs dès mars et commence alors le ballet des floraisons ouvert par les camélias , les prunus et les cerisiers  »

De mars à Novembre 2013 , je présente quatre installations sur la grande prairie à la queue de l’étang , prolongeant la grande perspective paysagée dont l’horizon sud ouest est barré par le grand pont aux arches monumentales.

Chaque saison est déclinée par une structure composée principalement de bambous et de courts poèmes japonais. Ces derniers affichés à proximité sont transcrits sur des plaques de porcelaine comportant l’idéogramme attaché à la saison.

« Le Printemps »

La structure est composée d’éléments en volume imbriqués les uns dans les autres formant des alvéoles sphériques à l’intérieur desquelles une traversée, est rendue possible par deux ouvertures circulaires.
Ces volumes évoquent la naissance, l’éveil, la chaleur, Invitant à se laisser porter par la lumière qui les traverse.

Le vent du printemps disperse les fleurs de mon rêve,
Eveillé mon cœur en tremble encore

Saigyo moine du 12ème siècle

L’été

Une seconde structure placée à proximité est composée de six perches de bambou supportant des soleils rayonnants dont le cœur est aussi un élément de porcelaine.
La souplesse des perches crée un doux balancement
Sous un bon angle et aux différentes heures du jour les disques de porcelaine occultent ou révèle l’astre soleil.

Les tournesols inondés d’huile dorée s’étirent nonchalamment sous la petitesse du soleil.

Meda Yûgure 19ème siècle

L’Automne Rouges jaunes et or, feuilles au vent, tapis froissant.

Les éléments inspirés de l’automne représentent trois grandes feuilles tombées là au sol, leurs nervures soulignées par les tiges de bambou rappellent leur long chemin vers l’hiver qui pour certaines leur fera conserver ce réseau finement délicat.
Le choix des feuilles est lié aux arbres emblématiques du parc :
Gingko Biloba , Cerisier, Erable.

Quand on voit parmi les arbres se glisser la lumière de la lune, c’est l’automne, ce tourment de nos cœurs.

Kokinnshû 10ème siècle

L’Hiver

De gros flocons blancs semblent suspendus dans l’azur, courbant de fines tiges de bambou.
L’installation représentant cette saison est directement inspirée du poème de Ryütat Su (XVe siècle) :

Rien n’est plus droit que les bambous
Mais que vienne et revienne la neige et ils ploient.